Discrètement, de fidèles et cultivés adeptes
se rendent au chevet de ce que fut la première mosquée en Algérie, et même au Maghreb,
tous les 9 décembre et tous les 19 juin, pour commémorer à leur manière la fondation de la mosquée d’Agadir - Tlemcen par Idriss
1er, du 9 décembre 789 au 19 juin 790.
Cette Grande Mosquée
d'Agadir, fondée donc en 790 H / 1387 J.-C. par Idris Ier, n'a su traverser les siècles que
par son imposant minaret et quelques traces de murs, mis au jour lors de fouilles archéologiques effectuées par S.Dahmani et A.Khelifa entre 1973 et 1974et qu'on peut voir en longeant la route construite curieusement dans le but de séparer le Minaret et la plate-forme de ce que fut la Grande Mosquée du Maghreb Central.
Voici ce que révèle un furtif regard:
En ce qui concerne le Minaret, sa construction est attribuée à
Yaghmoracen.
La
fréquentation de la Mosquée d'Agadir diminua au fur et à mesure que la
ville se déplaçait
vers l'ouest ou la ville de Tagrart (noyau de
l'actuel Tlemcen) de développa, fondée par les Almoravides. Agadir
devint ainsi une banlieue de Tlemcen, après en avoir été le centre
Isolé au milieu des
jardins et habitations, Le Minaret tente de percer les cieux dans l'espoir de revivre une seconde jeunesse, perdue hélas:
La Carte Postale ci-dessus à gauche numérotée "70" et intitulée "Minaret d'Agadir", avait été éditée par "Louis Levy" (L.L). Ce dernier est le détenteur des "cartes postales ND Phot."
De forme quadrangulaire, haut de 26,60 m, il est composé
d'un soubassement constitué de pierres – un remploi romain – jusqu'à une hauteur
de 6 mètres.
Au-dessus se dresse une tour en briques dont les quatre façades se voient
rythmées de faibles défoncements garnis d'arcatures et de réseaux. On y
distingue les petites ouvertures destinées à éclairer l'escalier permettant
d'accéder au sommet.
Sur la plate-forme d'où le Mouezine lançait l'appel à la
prière, les quatre faces du lanternon qui couronne l'ensemble présentent un
décor de réseau losangé. Des arcs à festons et un encadrement de céramique
verte terminent le tout. La mosquée d’Agadir avait formé grâce à
d’illustres enseignants des élèves sur plusieurs générations qui avaient à
jouer un rôle décisif dans l’évolution du Maghreb. On les imagine s'incliner
pour entrer modestement dans les entrailles de la Majestueuse Mosquée dans des
salles d'études à travers de petites portes similaire à celle qui sert d'accès
au minaret et aux escaliers permettant d'accéder aux plus haut sommet de
Tlemcen:
Le plus illustre d’entre eux est venu de M’sila, après avoir résidé à
Tripoli, il s’agit d’Abou Djafer Ben Nasr Ed-Daoudi. La mosquée d’Agadir
eut pour élève le prestigieux Abdelmoumen Ibnou Ali et ses compagnons de classe
regrettèrent par la suite de l’avoir désigné pour aller vers Béjaïa prendre
contact avec un savant qui faisait tant parler de lui à cette époque.
C’est que ce savant attendait cet élève impétueux pour mettre en oeuvre le
projet le plus cher dans la conscience maghrébine, réaliser un État unifié.