
La lassitude, le désespoir et la colère alimentent un climat forcément sous tension. Faute de file prioritaire, les femmes enceintes et les personnes handicapées poireautent avec les autres. Idem pour les mères accompagnées d'enfants et les personnes âgées ou malades chroniques qui n'ont droit à aucun traitement de faveur.
Question confort, aucun abri n'est prévu pour protéger, même sommairement, les files interminables. A la vue de mon bloc-notes, un retraité s'enquiert : «Vous êtes journaliste ? Il faut un article. Que les gens sachent ce qui se passe ici !» Autour de lui, les gens s'animent. Ils veulent raconter leurs déboires. Être écoutés. Ils mettent beaucoup d'espoir dans ce qui sera un article parmi d'autres. Pour alerter l'opinion et faire pression sur les pouvoirs publics, tous veulent témoigner. Ça fuse de tous les côtés. Impossible de recueillir simultanément leurs déclarations. «Voilà notre triste sort ! On est traités pire que des animaux. Prenez des photos ! Nous voulons que ça cesse ! On en a marre !», se plaignent des retraités faisant la queue. A l'intérieur de la poste, les agents qui travaillent sans relâche répondent péniblement aux demandes des clients. Ils craignent surtout le manque de liquidités et l'interruption de la connexion.
par Khaled Boumediene
Paru sur le "Quotidien d'Orané
article du 03/07/2013
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