lundi 28 décembre 2015

mercredi 22 juillet 2015

L'Artisanat vue par Omar chaoui

Omar chaoui c'est un artisan  dont le local est situé a derb sidi saad depuis 1968. Omar se spécialise dans la réparation et l'entretien de plomberie, cuisinières,  et ... Chauffe-Eau ainsi que l'Entretien et réparation d'appareils au gaz
 Voci son magasin situé au centre ville de Tlemcen à coter de grand mosquée a derb sidi saad



dimanche 19 juillet 2015

La Perle du Moghreb


Placette des moussabilines à Tlemcen en 1957

Cette placette, a toujours abrité un monde impressionnant. Hier de la brocante en tout genre, aujourd'hui, du trafic en tout genre ( téléphones et autres multimédias de provenance douteuse):
Le platane au fond fut remplacé par un kiosque.
plus bas, se trouve l’emblématique café L'Agha.
L'Immeuble au coin abrite toujours au rez de chaussée, une pharmacie ou a toujours travaillé un certain "Mourad".

vendredi 27 mars 2015

Espèce de "Bouziane El-Kal3i"

Souvent les enfants de Tlemcen se sont faits attribué par leurs parents et grands-parents ,du surnom de "Bouziane le Kal3i", lors de turbulences ou de petites rébellions. Ces derniers ignoraient peut-être que ce nom était celui d'un personnage ayant refusé l'ordre établi imposé par l'administration coloniale.
Bouziane el Kal3i est né en 1838 à Kalaâ (Relizane),il s'est vu grandir en voyant l'injustice imposée par le colonialisme et le mépris imposé à ses concitoyens.
La flamme de la révolte se réveilla en lui le jour où vint le caïd pour lui réclamer les impôts. Il lui infligera un mauvais traitement. Il le mettra à terre et le déshabilla devant la population de El kalaâ. Il prendra par la suite le maquis et constituera un groupe de résistance avec son adjoint Djillali Chougrani et s’attelleront à attaquer les ferme de colons acquises dans le cadre de la loi de 1863 qualifiée par Bouziane de loi de la honte, qui a dépossédée les paysans algériens de leur terre.
Le ministre de la guerre fut informé de cette révolte et de la sympathie qu'avait Bouziane auprès de la population. La révolte de Bouziane el Kal3i dura 13 années. Il fut capturé suite à la dénonciation d'un personnage nommé Benyoucef après que le héros soit pris d'une faiblesse due à la maladie. Bouziane sera condamné et guillotiné à Mohammadia (Mascara) à l'âge de 39 ans, le 20-07-1876 à 5heures du matin. Cette figure de la résistance nationale mérite d'être réhabilité.
Le cas de Bouziane el Kal3i n'était pas un cas isolé. Nous citerons un cas contemporain celui du défunt Krim Belkacem ayant pris le maquis bien avant l'heure décisive.
On peut donc  affirmer que la guerre d'indépendance a réellement débuté le 5 juillet 1830 et a pris fin le 5 juillet 1962, novembre 1954 fut le dernier épisode de cette guerre et décisif. Ce fut le dernier quart d'heure de l'Algérie coloniale.

lundi 16 mars 2015

Monument de "Bab el Karmadine" (Porte des tuiliers) à Tlemcen (Nora Hamamouche)


Monument de Vestige d’un système défensif édifié par les ALMORAVIDES au Vème siècle de l’Hégire, XIème siècle de l’ère chrétienne et renforcé aux époques suivantes notamment par les ALMOHADES.
Située au nord ouest de l’ancienne ville de Tlemcen. Bab El Kermadine ou porte des tuiliers, est justement célèbre car c’est à ce niveau que YAGHMORASSEN, en passant ses troupes en revue, faillit être massacré par le chef de sa garde chrétienne.
Le nom de Bab El Kermadine, porte des tuiliers, provient du fait que l’on rencontre dans le pisé qui a servi à la construire, de nombreux fragments de poterie, traduisant vraisemblablement le fait qu’il existait là une industrie céramique assez développée.
Encore à ce jour, des vestiges importants en subsistent. Il sont constitués par un mur médian de 12,50 m percé d’une petite tourelle et flanqué de différentes tours tant à l’Est, qu’à l’ouest.
Latéralement et en arrière, on trouve des murailles : l’ensemble constituant pour l’époque, un ensemble de fortifications très développé .

BÂB EL KERMADINE À TLEMCEN (Kossay Zaoui)

 Tlemcen, ville fortifiée, elle était entourée d'une triple enceinte crénelée de 4.500 mètres de périmètre, munie de tours et coupée de cinq portes monumentales : au Nord Bâb el-Haloui et Bâb El Kermadine,; au Sud Bâb El Djiyad; à l'Est Bâb El Aqbâ ou Sidi Daoudi ; à l'Ouest Bâb Kachoute,et Bâb de Fès.
Selon Abou El Fidâa, أبو الفداء dans son livre "Taqwim El Bouldane, "تقويم البلدان" il existait aussi des petites portes situées au niveau d’étroits passages et ruelles qui séparent les deux villes anciennes villes de Tlemcen, Agadir et Taghrart et qu'on a choisi de les fermer face aux dangers. Construite probablement durant les Almoravides XIe, puis fortifiée par leurs succésseurs les Almohades XIIe, Bâb el Kermadine, ou la porte des Tuiliers باب القرمادين est la porte la plus imposante de Tlemcen située dans le nord-Ouest de Tlemcen. Comme son nom l'indique cette porte se trouvait non loin d'un lieu où on fabriquait des tuiles.
 Cette porte est célèbre car c'est à ce niveau que Yaghmoracen Ibn Ziane, en passant ses troupes en revue, formées de soldats musulmans et chrétiens comme l'a indiqué Yahia Ibn Khaldun: "Yaghmoracen avait à sa solde un escadron de deux milles cavaliers Chrétiens qu'il avait tiré des pays soumis à l'empire des Almohades. Le destin voulu qu'il passât un jour en revue toutes ses troupes hors des murs de sa capitale: C'était un mercredi Rabie second de l'année 653 de l'hégire. Quand il fut arrivé aux Chrétiens qui étaient au dernier rangs de l'armée ceux-ci le trahirent et tuèrent son frère Mohammed. Le chef de leurs officiers s'étant alors jetté sur le roi, le saisit par le corps, mais Yaghmoracen plus vigoureux que son adversaire parvint à se débarasser de lui il appela à son secours les gens de sa tribu qui, dégaînant leurs épées coururent attaquer les Chrétiens et en fire un tel massacre qu'il n'en échappa pas un seul. C'est là ajoute Yahia Ibn Khaldûn la raison pour laquelle les rois de sa dynastie n'ont plus voulu depuis cette époque prendre des Chrétiens à leur solde"
Il était coutume à Tlemcen d'enterrer les saints au pied des principales portes de l'ancienne cité Zianide pour recevoir leurs bénédictions et toucher ainsi une protection divine contre les envahisseurs. C'est pour cette raison nous retrouvons par exemple, Bâb Sidi Daoudi, Bâb Sidi El Haloui, Bâb Sidi Boudjemâa, Bâb Wahb, Bâb Sidi El Bradei...Au niveau des autres portes, bien qu'elles ne portent pas le nom d'un saint de la ville, néanmoins plusieurs d'entre eux reposent aux alentours. Si on remarque bien, Bâb El Kermadine est dépourvue de ce priviliège, alors question pour vous POURQUOI?

lundi 9 mars 2015

Tombeau de la Princesse ou la Sultane à Tlemcen

édifié vraisemblablement au 12eme siècle, par les Almoravides, et restauré depuis, c'était une kouba construite en briques sur plan octogonal, formé d'arcs, découpés chacun de 9 grands lobes avec une coupole à 8 pans, reposant directement sur les arcs.


On y a découvert l'épitaphe d'une petite princesse, arrière petite fille de Yaghmoracen, morte en 1412 et celle d'une femme de sang royal, ce qui a motivé probablement sa construction et son appellation.

Historique de la Médersa de Tlemcen (Mohammed Djedid)


De 1850 à 1852, la Médersa de Tlemcen fut hébergée dans les locaux de la médersa de la mosquée Sidi Boumediene, à El Eubbad, dans les faubourgs de Tlemcen. Elle fut ensuite transférée dans la maison de l’agha Benabdellah du quartier des Ouled-El-Imam. De 1876 à 1905, elle déménagea à trois reprises, avant que ne soient inaugurés les locaux qui abriteront définitivement la Médersa jusqu'en 1960, à proximité de la porte du Maroc au Sud-Ouest de la ville.
Cette nouvelle construction, qui abrite aujourd'hui le Musée de Tlemcen, fut conçue dans un style hispano-mauresque, sa façade étant inspirée du mihrab de la grande mosquée de la ville.




samedi 7 mars 2015

HAMMAM SEBAGHINE TLEMCEN, un patrimoine délaissé, (Mohammed Djedid)


Le hammam des Teinturiers, également connu sous le nom de hammam Sidi Bel-Hassen, doit son nom à la ruelle où il se trouve. Sidi Ahmed Bel-Hassen al-Ghomari était un homme pieux et vivait dans une cellule attenante à la Grande Mosquée où il passait ses nuit à réciter le Coran. Il se rendait fréquemment au hammam Essebaghine où l'on montrait encore, il y a quelque temps, la place où il aimait s'installer. Il est devenu le saint patron des lieux où, selon la légende, il apparaissait sous forme d'un collier de pièces d'or se transformant en serpent protecteur du bain.
De l'extérieur, il est difficile de discerner le plan de l'édifice, tant il est encastré dans le tissu urbain. Seul élément de façade, la porte d'entrée du hammam est de facture coloniale.
 Les espaces du hammam – l'entrée en chicane (sqifa), la salle d'accueil, la salle chaude, la salle intermédiaire, la chambre privative et les toilettes – existent encore et sont distribués selon un plan plus ou moins carré. Mais aujourd'hui, le passage de la salle d'accueil à la salle chaude, qui se faisait initialement à travers une petite salle intermédiaire, une sorte de sqifa intérieure, se fait directement, et ceci au détriment d'une bonne gradation de la chaleur. La sqifa est équipée de deux banquettes. La salle d'accueil, où l'on se déshabille et où l'on se repose à la sortie de la salle chaude, ne semble pas avoir subi de transformations majeures. Douze massives colonnes de pierre délimitent un carré central entouré de quatre galeries surélevées. Les galeries sont couvertes par des voûtes en berceau, le carré central par une coupole reposant sur un tambour octogonal porté par les quatre arcs centraux des galeries et les quatre arcs enjambant les angles du carré. La salle chaude, tout en longueur, est couverte d'une voûte en berceau. à chaque extrémité de ce rectangle, deux arcs reposant sur une colonne médiane délimitent deux espaces conçus comme pièges à chaleur, l'un faisant tampon entre la petite salle intermédiaire et la salle chaude, l'autre constituant l'espace le plus chaud.
L'étroitesse de la ruelle étroite ne permet pas le recul suffisant pour apprécier la volumétrie, vraisemblablement dominée par la coupole de la salle d'accueil.
à l'origine, le hammam était dépourvu de décoration, mais les “embellissements” qui ont été ajoutés ne diminuent en rien la force et la robustesse qui se dégagent de l'espace d'accueil et de repos, dont l'espace central, organisé autour d'un jet d'eau et de sa vasque, est rehaussé d'une couverture en coupole et coupolettes d'angle.
L'édifice ne semble pas avoir subi de réformes notables, aussi bien dans ses structures que dans sa fonction.(Ali Lafer)

Ahmed Bouteflika à Oujeda vers 1955

Ahmed Bouteflika,  père de Abdelaziz Prtésident d'Algérie, est né à Tlemcen.
Ahmed  quitte l'Algérie suite à la répression coloniale, et trouve refuge au Maroc.
Ahmed Bouteflika fut marié à deux femmes : Belkaïd Rabia et Ghezlaoui Mansouriah,, mère d’Abdelaziz.et originaire de Tlemcen,
le père du président, Ahmed Bouteflika était mandataire. On le voit sur cette photo:

Sur la photo Abdelwahid Bouabdallah  au premiers rangs. le docteur Haddam Mokhtar est la deuxième personne à droite au deuxième rang.

vendredi 27 février 2015

LA LÉGENDE DE LA PORTE DE KECHOUT (كشّوط) À TLEMCEN

- / : "La Vérité est faite d'une accumulation de suppositions et de légendes que les pères repassent aux fils comme des souvenirs de famille et qui, à son insu, lentement, sont devenues son armature"
Citation de Georges Moinaux, dit Georges Courteline.
- / : La porte de KECHOUTE (se situait pas loin du grand bassin) qui n'existe plus aujourd'hui, a joué un rôle important dans l'histoire de Tlemcen. Son nom  étrange n'a aucune signification arabe, et la majorité des références n'ont fait que  citer la porte en question sans donner de détails.
- / : Alors que savons nous à propos de cette porte et pourquoi porte t-elle ce nom?
L'histoire que je vous propose ici constitue un vrai patrimoine immatériel et nous offre un exemple bien marqué de "la contamination spirituelle" mais aussi un exemple du rite qui caractérise le sacrifice destiné à créer un esprit protecteur d'un édifice. Bien avant la période des Zianides, pendant le règne d'Abou Qurra Al Ifrini, chef Amazigh de la tribu des Beni Yefren qui batît la cité d'Agadir et qui devient plus tard Tlemcen et après avoir élevé  les murs, il avait un souhait que sa cité ne connaîtra dans l'avenir ni désordre, ni faim, ni la disette, ni la guerre, ni les discordes. "Il faut, se dit-il que je dévoue mon fils à la mort pour procurer aux futurs habitants la paix et la tranquillité". Lorsque les maçons commencèrent à travailler au niveau de la porte qui regarde vers l'occident, il sorti avec son armée et sa famille et s'en alla vers l'ouest jusqu'au col appelé "le col du juif". Là, il fit une halte à ses troupes et on dressa les tentes.
Le lendemain matin, il appela son fils et lui donna une lettre en lui disant:" Ôh!!! mon enfant, va porter cette lettre aux chefs des travailleurs qui construisirent la porte de la ville, et ne tarde pas sur la route". Avant de le laisser partir, il l'embrassa et lui dit "adieu". Au milieu du chemin l'enfant rencontra un juif qui d'habitude faisait ses commissions pour le sultan. Ce juif lui dit il: " Oú vas tu mon seigneur? Ôh petit maudit je vais pour cette lettre au chef des maçons qui construit la nouvelle porte de la ville. "Donne la moi, reprit le juif- je la porterai à ta place et je t'éviterai ainsi de la peine et de la fatigue"...En lui même le juif pensait gagner par là quelque argent. Le juif prit la lettre et partit en courant. Arrivé à la porte, il cherche le chef des ouvriers, et l'ayant trouvé lui remit la lettre. Le chef ouvrit la lettre, et y lu ce qui suit: "Salut et salut aux chefs des ouvriers, aujourd'hui tu te saisira du porteur de cette lettre et tu l'égorgera et tu enterreras son cadavre dans les fondations de la porte". Le chef des ouvrier fendit la gorge du juif d'une oreille à l'autre et on enterra son cadavre sous la porte, or ce juif s'appelait KECHOUTE (كشّوط) et c'est pour cela cette porte s'appelait la PORTE DE KECHOUTE.
Abou Qurra voulait enterrer son fils pour procurer à Agadir -Tlemcen- la paix et la bénédiction car son fils était un vrai musulman d'âme pure. Il se trouva qu'à sa place on tua un juif. C'est pour cela que dans la suite la cité eut à souffrir de plusieurs guerres.
PS: La porte de KECHOUTE était connue durant les ottomans par le nom de "la porte de la balançoire" car il paraît que des rois Zianides et plusieurs de leurs descendants ont été pendus par les Ottomans en utilisant leur turban. Pendant la colonisation française cette porte était devenu la porte de Fès car elle se trouvait sur la route qui mène vers sa sœur jumelle, la ville de Fes.
Par Kossay Zaoui.

mercredi 18 février 2015

Tlemcen la bien gardée de Dieu: ATTENTION: "RESPECTEZ LE CODE" !

Un code est un ensemble de lois imposées  dans des domaines spécifiques (droit,  médecine, éthique,  route...) Mais un code peut constituer aussi un ensemble de coutumes ou de règles parfois écrites, qu'il est convenu de respecter dans un milieu donné.
Tlemcen, grande capitale du Maghreb a vu succéder plusieurs civilisations sur ses terres: Romains, Omayyades, Idrissides, Almoravides, Almohades, Zianides,  Mérinides, Espagnoles, Ottomans-Algériens, Français.
La genèse du tissu urbain de Tlemcen témoigne de sa grandeur, une ville de tolérance, cosmopolite, commerçante, industrieuse, intellectuelle.., L'architecture et l'organisation urbaine sont le reflet de la prospérité d'une Médina, car bâtir est avant tout un art. Dans les ruelles de la Médina de Tlemcen, on ne peut qu'imaginer l’uniformité des méthodes et des moyens utilisés, ces constructions qui apparaissent aujourd'hui "ordinaires" ont été assurément destinées pour durer et devenir universelles conformément à l'ancien art lorsqu'on envisage les formes de l'architecture.
Autrefois, l'ancienne Médina de Tlemcen était soumise à un code bien précis, un savoir-vivre et des rapports étaient respectés entre riverains mais aussi entre étrangers qui pénétraient dans un Derb. Un arc à l'entrée d'une ruelle signifiait  que l'artère n'était pas commerçante et qu'il s'agit une zone résidentielle, si l'arc prenait naissance à la base c'est qu'il s'agissait d'une impasse. Il fallait déchiffrer le sens des symboles car certains hiéroglyphes indiquait la direction qu'il fallait prendre pour se rendre aux demeures, aux Rahba (placette), et même au centre ville. D'autres symboles indiquaient le nombre de ruelles dans chaque noyau résidentiel.
Intéressant code dans cette  sqiffa un passage privé ( courbée) et l'autre au fond publique ( carré) 
ce qui veut dire une entrée à sens unique du côté supérieur
Dare El Azzouni à droite 
 Lorsque Youcef Ibn Tachfine Al Mourabiti a fondé Taghrart, une ville surélevée et dominante, elle a vite évolué d'une cité destinée aux élites Almoravides vers une ville commerçante et administrative au point oú sa grande sœur Agadir s'effaça du paysage de Tlemcen après la mise en place des mosquée et des quartiers: Bâb Zir, Sid El Djabbar (un Saint guérisseur et rebouteur de Tlemcen. Il existe une expression qui est dite pour toute personne qui souffre d'une fracture: "Rouh Y'jabbrouke" en référence à ce saint spécialisé dans les fractures osseuses, et les luxations), Derb Sensla, Derb Naidja, Derb beni Djemla, Djamâa Chorfa, Djamâa El Coran...La décision de Amir Al Mouslimine Youcef Ibn Tachfine de construire Taghrart et d'attribuer un quartier à chaque tribu Amazighe qui l'accompagnait s'explique par l'animosité existante entre ces tribus c'est pour cette raison chaque quartier avait son propre Ferrane, Hammam, mosquée(s)...
ka3 chkara ( Cul de sac) 
Par exemple, Derb Sensala  a été nommée ainsi en raison d'une chaîne métallique que les habitants de ce quartier (majoritairement des notables Almoravides) installaient à l'entrée au moment de la sieste (14h-16h ) pour éviter que des animaux n'y pénètrent. C'est une ruelle intéressante si on veut remonter le temps car presque toutes
les maisons ont subi que peu de "déformations" dont quelques unes possèdent encore des anciennes chambres pour les domestiques et les serviteurs.
La Médina de Tlemcen est un vrai labyrinthe avec ses quartiers  bien bâtis, divisés, orientés, éclairés et sécurisés. Pour ne pas se perdre dans les "droubas" il fallait un code, des symboles à déchiffrer et à suivre. Par exemple les arcs n'ont pas été faits pour agrémenter le paysage. Leur rôle était d'avertir les passants qu'ils s'approchent d'une zone résidentielle et de ce fait, il fallait faire attention à leur comportement et l'itinéraire qu'ils allaient prendre. Pour les étrangers, aucune chance d'y pénétrer sans être accompagnés par un habitant c'est pour cette raison que certains historiens considéraient ces signalisations judicieusement placées comme des portes secondaires.
 
  Ici nous avons une entrée résidentielle et une Skiffa privée  
Pour ne pas se tromper de direction des plaques de signalisations (ornements) étaient placées au niveau des angles des rues. On les appelle El Muqarnas=مقرنة comme vous pouvez le voir sur les photos attachées. Pour lire cette signalisation, il fallait se mettre devant, une règle simple était appliquée, sur votre droite se trouve forcément la zone résidentielle alors que sur votre gauche la ruelle mène obligatoirement vers le centre de la ville. Cette règle a été inspirée d'un verset Coranique oú Dieu a dit: "Les gens de la droite ont pour finalité le Paradis". D'ailleurs aussi le mot "Ghorfa" qui signifie une chambre en arabe est inspiré du Noble Coran oú une Ghorfa est liée au Paradis. À Tlemcen on mettait deux rideaux à l'entrée de chacune: Un léger qui jouait le rôle d'une moustiquaire et l'autre plus épais pour garder la chaleur tout dépend la saison.
Ici on peu voir une lucarne sur la gauche pour faire passer la lumière 
qui n'existe plus aujourd'hui à cause de l'extension illégale de la maison. 
Référez vous aux autres photos couleur pour la comparaison
Pour l'éclairage public, un comptable (صاحب الحسبة) proposait un éclairage adapté, économique pour illuminer les ruelles de la Médina. Des lucarnes dans les Derb mais aussi des lampes à l'huile voire dans lampadaires par endroit même au niveau "des Sqiffa" (سقيفة) ont été installés. El Sqiffa est souvent trouvée dans la partie basse de Taghrart, c'est un passage ouvert et couvert qui émerge à partir d'une habitation dans le but d'optimiser l'espace et améliorer l'oxygénation, de plus lorsqu'elle est arquée ceci signifie que c'est un passage privé comme l'indique les photos jointes.
Ici  on peut voir sur la gauche où la lampe à huile a été placée 
 pour éclairer l'entrée de Derb Sensla quand il fait noir.
Pour les portes à Tlemcen, souvent étaient formées de deux parties, une battante et l'autre fixe et munies de deux heurtoirs, un placé plus haut que l'autre. Un explication a été proposée pour déchiffrer ce symbole, le plus haut était destiné aux visiteurs montés (cheval, âne...) alors que celui du bas pour les piétons. Mais on peut vite se rendre compte que cette explication n'est pas valable pour les portes qui se trouvent au niveau "des Sqiffa" car en traversant le visiteur est obligé de descendre de sa bête. L'autre explication est tout autre, nous savons que les quartiers de Tlemcen étaient sécuritaires, ainsi les portes d'entrée demeuraient toujours ouvertes, alors si le visiteur était une femme ou des enfants, ils devaient utiliser le heurtoir de la partie battante. Cependant s'il s'agissait d'un homme, lui était obligé d'utiliser le heurtoir de la partie fixe. Le propriétaire savait faire la différence entre les deux sons émis pour qu'il se prépare à accueillir le visiteur. Et finalement la largeur des Derb et la localisation des entrées des maisons obéissaient à une tradition musulmane. Leur disposition avait pour but de favoriser et de consolider le lien sacré du voisinage et des relations familiales selon les recommandations du prophète de l'islam (PSL).
Texte et images inspirés d'un article de Mr Kossay Zaoui.

vendredi 13 février 2015

JOSEPH AUGUSTIN PEDRA: Premier Photographe de TLEMCEN (par Kossay Zaoui)

 Etre photographe c'est amer la solitude qui vous amène à exploiter toutes les audaces qui ont fait la renommée de certains photographes.
la photographie est une véritable archive qui permet de transmettre un fragment de temps qu'on est tenu de placer dans son contexte historique. Tlemcen ville d'art et d'histoire fut le modèle de choix à photographier.
Chaque ville d'Algérie avait son photographe mais c'est Tlemcen qui accueillit certainement le plus grand nombre dont Joseph Augustin PEDRA qui fixe sur le négatif, dès la 2ème moitié du 19ème siècle, nombre de rues, d'habitants, de monuments historiques, de marchés pittoresques de Tlemcen.

PEDRA avait son studio sur la ruelle de Sidi El Yedoune à Tlemcen. Il né à Tlemcen en 1860, et avait un fils "Grégoire" , devenu photographe aussi après avoir été peintre en bâtiment. On connaît les deux mariages du père et du fils, à Batna en 1857 pour le père (alors déclaré peintre), à Tlemcen, en 1879 pour le fils. A cette date, le père est photographe. Les clichés publiés dans plusieurs célèbres revues sont sans doute du père, et sont les seuls qui subsistent de leur production. On raconte que la famille est originaire d’Espagne.

Alexander A. Knox voyageur londonien en visite à Tlemcen nous a laissé sa rencontre avec la femme de PEDRA: "...Nous avions demandé à l'hôtel pour aller à une rue près de la grande place, c'était, si je me souviens bien, appelée "la ruelle Sidi Yeddoune», pour obtenir des photographies de Tlemcen. Nous avons frappé à une porte où il y avait quelques photos dans une armoire de verre contre le mur. une vieille femme nous a ouvert la porte: "Ah, mon cher monsieur, ce pauvre Pedra est mort; je suis sa veuve". Ça nous attristé de l'entendre, et nous étions sur le point de partir lorsque la vieille dame nous a supplié d'entrer en disant que la présence des voyageurs est une bénédiction pour elle et que c'était un acte de charité qu'une personne achète ses photographies. Nous avions sélectionné certaines photos, et nous avions demandé s'il y avait d'autres, elle nous a dit qu'elle va préparer d'autres à partir des négatifs: "Je peux facilement le faire, je suis bricoleuse comme mon fils "Ah! Mon, mon fils le pauvre! »dit-elle, et elle fondit en larmes. Nous avions essayé avec quelques mots de l'apaiser et de la consoler puis nous lui avions demandé si elle pouvait nous raconter son histoire peut être que ceci soulagerai sa douleur: "Ah!, l'autre jour mon pauvre fils s'est fusillé, il est tombé raide mort-là sur cette dalle encore entachée de son sang....Le garçon avait du sang espagnol dans ses veines du côté de son père alors que la mère était une française.''
Les photographies de Joseph Augustin PEDRA ont déjà fait connaître une partie de Tlemcen et ses monuments. Un photographe d'un grand talent passionné et généreux qui a su mettre en valeur sa ville natale comme le témoignent ses photos saisissantes d'une rare intensité. Il est donc désirable et fortement recommandé que ses œuvres soient reconnues et publiés ou simplement exposées.
PS: Toutes les photos attachées à ce commentaire sont celles de PEDRA, TLEMCEN.


Porte et Heurtoire de la mosquée de Sidi Abou Mediene Tlemcen. 
Par Joseph Augustin Pedra, premier photographe de la ville (XIXe)

 Vue générale de la ville de Tlemcen, 
Par Joseph Augustin Pedra, premier photographe de la ville (XIXe)

Mosquée de Bâb Ziri Tlemcen, (Bab Zir en 1830
Par Joseph Augustin Pedra, premier photographe de la ville (XIXe)

 Mosquée de Sidi Abou Mediene Tlemcen, 
Par Joseph Augustin Pedra, premier photographe de la ville (XIXe)

 
Cascades d'AL Ouerit, Tlemcen 
Par Joseph Augustin Pedra, premier photographe de la ville (XIXe)

Photos récente (meme prise des cascades d'Al Ourit
prise en période de neige (Février 2015)  

Mosquée de Sidi Lahcen Tlemcen, 
Par Joseph Augustin Pedra, premier photographe de la ville (XIXe)