vendredi 13 février 2015

JOSEPH AUGUSTIN PEDRA: Premier Photographe de TLEMCEN (par Kossay Zaoui)

 Etre photographe c'est amer la solitude qui vous amène à exploiter toutes les audaces qui ont fait la renommée de certains photographes.
la photographie est une véritable archive qui permet de transmettre un fragment de temps qu'on est tenu de placer dans son contexte historique. Tlemcen ville d'art et d'histoire fut le modèle de choix à photographier.
Chaque ville d'Algérie avait son photographe mais c'est Tlemcen qui accueillit certainement le plus grand nombre dont Joseph Augustin PEDRA qui fixe sur le négatif, dès la 2ème moitié du 19ème siècle, nombre de rues, d'habitants, de monuments historiques, de marchés pittoresques de Tlemcen.

PEDRA avait son studio sur la ruelle de Sidi El Yedoune à Tlemcen. Il né à Tlemcen en 1860, et avait un fils "Grégoire" , devenu photographe aussi après avoir été peintre en bâtiment. On connaît les deux mariages du père et du fils, à Batna en 1857 pour le père (alors déclaré peintre), à Tlemcen, en 1879 pour le fils. A cette date, le père est photographe. Les clichés publiés dans plusieurs célèbres revues sont sans doute du père, et sont les seuls qui subsistent de leur production. On raconte que la famille est originaire d’Espagne.

Alexander A. Knox voyageur londonien en visite à Tlemcen nous a laissé sa rencontre avec la femme de PEDRA: "...Nous avions demandé à l'hôtel pour aller à une rue près de la grande place, c'était, si je me souviens bien, appelée "la ruelle Sidi Yeddoune», pour obtenir des photographies de Tlemcen. Nous avons frappé à une porte où il y avait quelques photos dans une armoire de verre contre le mur. une vieille femme nous a ouvert la porte: "Ah, mon cher monsieur, ce pauvre Pedra est mort; je suis sa veuve". Ça nous attristé de l'entendre, et nous étions sur le point de partir lorsque la vieille dame nous a supplié d'entrer en disant que la présence des voyageurs est une bénédiction pour elle et que c'était un acte de charité qu'une personne achète ses photographies. Nous avions sélectionné certaines photos, et nous avions demandé s'il y avait d'autres, elle nous a dit qu'elle va préparer d'autres à partir des négatifs: "Je peux facilement le faire, je suis bricoleuse comme mon fils "Ah! Mon, mon fils le pauvre! »dit-elle, et elle fondit en larmes. Nous avions essayé avec quelques mots de l'apaiser et de la consoler puis nous lui avions demandé si elle pouvait nous raconter son histoire peut être que ceci soulagerai sa douleur: "Ah!, l'autre jour mon pauvre fils s'est fusillé, il est tombé raide mort-là sur cette dalle encore entachée de son sang....Le garçon avait du sang espagnol dans ses veines du côté de son père alors que la mère était une française.''
Les photographies de Joseph Augustin PEDRA ont déjà fait connaître une partie de Tlemcen et ses monuments. Un photographe d'un grand talent passionné et généreux qui a su mettre en valeur sa ville natale comme le témoignent ses photos saisissantes d'une rare intensité. Il est donc désirable et fortement recommandé que ses œuvres soient reconnues et publiés ou simplement exposées.
PS: Toutes les photos attachées à ce commentaire sont celles de PEDRA, TLEMCEN.


Porte et Heurtoire de la mosquée de Sidi Abou Mediene Tlemcen. 
Par Joseph Augustin Pedra, premier photographe de la ville (XIXe)

 Vue générale de la ville de Tlemcen, 
Par Joseph Augustin Pedra, premier photographe de la ville (XIXe)

Mosquée de Bâb Ziri Tlemcen, (Bab Zir en 1830
Par Joseph Augustin Pedra, premier photographe de la ville (XIXe)

 Mosquée de Sidi Abou Mediene Tlemcen, 
Par Joseph Augustin Pedra, premier photographe de la ville (XIXe)

 
Cascades d'AL Ouerit, Tlemcen 
Par Joseph Augustin Pedra, premier photographe de la ville (XIXe)

Photos récente (meme prise des cascades d'Al Ourit
prise en période de neige (Février 2015)  

Mosquée de Sidi Lahcen Tlemcen, 
Par Joseph Augustin Pedra, premier photographe de la ville (XIXe)
   

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