mercredi 3 juillet 2013

TLEMCEN: Le calvaire des usagers de la poste des Cerisiers

Le bureau de poste des Cerisiers, situé non loin du siège de la wilaya, nous offre, chaque fin de mois, période de virement des pensions et salaires, un spectacle désolant: des dizaines de pensionnés et salariés de la région, en plein air, font une longue queue pour espérer accéder au guichet. Pour les retraités et titulaires de comptes CCP, pour ceux qui ont recours aux services de la poste, retirer une pension de retraite ou régler ses redevances téléphoniques ou internet tourne au calvaire. Des heures perdues, dehors, sous la chaleur, simplement pour retirer une «petite somme» d'argent. Ce bureau de poste n'ouvre qu'à 8h30. Mais à 5h du matin, il y a déjà des files d'attente devant la porte d'entrée de la poste. Des dizaines de personnes faisaient le pied de grue, en espérant accéder au guichet. Seuls les premiers de la file, qui se sont levés tôt à l'aube, auront la chance d'y parvenir. Les autres doivent patienter des heures, pour accéder au guichet, car la surface de cette infrastructure est loin de contenir dans de bonnes conditions sanitaires et de sécurité les clients. Si l'entraide et la solidarité prévalent entre ces compagnons de galère, altercations et bagarres sont fréquentes.
La lassitude, le désespoir et la colère alimentent un climat forcément sous tension. Faute de file prioritaire, les femmes enceintes et les personnes handicapées poireautent avec les autres. Idem pour les mères accompagnées d'enfants et les personnes âgées ou malades chroniques qui n'ont droit à aucun traitement de faveur.
Question confort, aucun abri n'est prévu pour protéger, même sommairement, les files interminables. A la vue de mon bloc-notes, un retraité s'enquiert : «Vous êtes journaliste ? Il faut un article. Que les gens sachent ce qui se passe ici !» Autour de lui, les gens s'animent. Ils veulent raconter leurs déboires. Être écoutés. Ils mettent beaucoup d'espoir dans ce qui sera un article parmi d'autres. Pour alerter l'opinion et faire pression sur les pouvoirs publics, tous veulent témoigner. Ça fuse de tous les côtés. Impossible de recueillir simultanément leurs déclarations. «Voilà notre triste sort ! On est traités pire que des animaux. Prenez des photos ! Nous voulons que ça cesse ! On en a marre !», se plaignent des retraités faisant la queue. A l'intérieur de la poste, les agents qui travaillent sans relâche répondent péniblement aux demandes des clients. Ils craignent surtout le manque de liquidités et l'interruption de la connexion.  
par Khaled Boumediene
Paru sur le "Quotidien d'Orané
article du 03/07/2013

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